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ANTONIELLA

père désolé devint à la fois mon père et ma mère ; à douze ans, je le perdis moi-même ; un vieux médecin, suivi d’un élève compatissant, fut son seul ami. Après sa mort, je restai seule à la maison avec ma chèvre. L’élève du vieux médecin m’aima ; il s’appelait Lorenzo ; c’est celui qu’on a rencontré avec moi et qui a été blessé par une balle en me couvrant de son corps dans l’horrible meurtre du souterrain. Voici comment nous y étions pendant la bataille.

« À quelques milles de Foggio, au sommet d’une montée, les vandarelli, qui venaient pour passer la revue dans la ville devant le général, nous aperçurent tout à coup et fondirent à l’improviste sur nous. Lorenzo, que ses restes d’uniforme firent prendre pour un déserteur fuyant avec sa