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ANTONIELLA

jeune homme, lui avait cassé l’os de la jambe, sans pénétrer, faute de force, dans les parties plus délicates du corps. Il n’y avait qu’à l’arracher des chairs et à laisser agir la nature pour ressouder la rupture de l’os.

« Pendant ce temps, des femmes pitoyables supportaient sur leurs genoux la tête de ce jeune étranger, pressaient sur ses lèvres décolorées des écorces de limon pour lui rendre la sensibilité et la vie. Les soldats, descendus dans le fond de la cave, remontaient deux à deux, rapportant sur la place les quarante-neuf cadavres des vandarelli.

« Le général donna l’ordre de conduire Lorenzo à l’hôpital ; les femmes charitables m’emportèrent dans un couvent de pauvres abandonnées dans un faubourg.