Page:Lamartine – Antoniella.djvu/244

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
238
ANTONIELLA

plus tard l’arrêt que vous voulez porter !

— Taisez-vous ! interrompit une voix formidable. Qu’on éloigne ce perturbateur de la justice, et qu’on le mène au corps de garde pour savoir qui il est, et de quel droit il prend ainsi la parole entre le tribunal et les accusés !

— Je suis un soldat du roi dans son armée de Sicile, dit Lorenzo. Informez-vous à mes officiers et à mes camarades : ils vous diront qui je suis. J’ai connu Antoniella enfant ; nous nous sommes promis attachement et fidélité tant que ce fil de sa quenouille ne se romprait pas. Le voilà ! ajouta-t-il en tirant le fil de son sein avec son rosaire, auquel il l’avait attaché. Il est intact, et l’honneur de celle qui me l’a donné l’est également. Je jure que l’enfant