Page:Lamartine – Antoniella.djvu/238

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
232
ANTONIELLA

tion et de sa vie, se leva, et, d’une voix ferme et élevée, dit aux juges :

« Que Dieu me pardonne comme vous me pardonnerez après ma mort ! J’ai voulu vous tromper ; mais le dernier moment me rend à la vérité et à la justice des hommes, Je suis coupable, frappez-moi. Je vous remets toute ma vie ; j’ai mérité le supplice, et je ne vous le reprocherai pas sous le glaive qui tranchera mes jours.

— Comment avez-vous été conduite à cet excès d’horreur, et quelle a été la cause de ce forfait ? demanda le juge.

— J’y ai été conduite par la misère et par l’amitié, répondit-elle. J’aimais Antoniella ; elle m’avait été remise dans les mains comme une fille chérie par la Providence. Disposez de moi et ayez de l’in-