Page:Lamartine – Antoniella.djvu/176

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
170
ANTONIELLA

midi, on vint me prendre dans ma cellule du grenier de la Vicaria, pour m’interroger sur mes relations avec Annunziala et sa famille.

Je racontai tout d’abord aux trois juges, comme on l’a vu plus haut, ma naissance. mon malheur, les services maternels que m’avaient rendus Annunziata, puis son mariage avec le jeune invalide, la mort de mon père, mon expulsion du toit paternel, ma fuite, mon égarement, la rencontre de mon ancienne servante devant sa porte, son étonnement, l’asile donné par tendresse à celle qui avait été plus que sa fille, ma résidence avec son mari, ses enfants et elle, puis la mort du soldat invalide, la cessation de sa pension, notre misère tous les jours croissante, l’exténuation de la famille, la