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ANTONIELLA

grabat, dans les bras les uns des autres. Non, non, non ! il n’en sera pas ainsi, m’écriai-je. Mourons toutes deux, mais qu’ils vivent ! »

LXVII

Alors se dessina dans ma tête maladive le plus horrible plan de dévouement mortel qui ait jamais traversé une pensée humaine.

« Sauve-les, en perdant toi et leur mère ! Tu ne leur feras point de tort ; car combien de fois ne t’a-t-elle pas dit dans notre premier supplice : « Mon Dieu ! prenez ma vie pour prolonger leur vie ! » Si