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ANTONIELLA

était bien sûr que nous avions mérité la réclusion, et que, la peine, selon nos juges, précédât ou suivit le jugement, c’était toujours la même peine ; — on me fit comparaître la première devant le tribunal correctionnel de la Vicaria.

« Quel est votre nom ? me demanda le président d’une voix rude.

— Antoniella, lui dis-je.

— Que faisiez-vous au cimetière de San-Martino pendant la première nuit où vous y fûtes saisie par la patrouille de police et menée chez le juge, qui vous excusa à cause de votre extrême jeunesse ?

— J’allais pleurer et mourir sur la fosse de mon père.

— Où allâtes-vous, après votre mise en liberté ?