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ANTONIELLA.

endormie de douleur, dix-huit mois auparavant.

Je me mis à genoux, je fis une prière pour les enfants, pour ma chère Annunziata, pour moi-même, demandant avec larmes à mon père qu’il bénît mon intention, qu’il me fit prendre pour ce que je n’étais pas, et qu’il me fit arrêter par les gardes de nuit comme une de ces femmes qui viennent tendre des piéges aux jeunes débauchés des faubourgs.

À peine m’étais-je relevée en finissant ma prière et en ayant l’air de vouloir m’évader, que la patrouille, dont j’entendais monter les pas et dont je cherchais à être aperçue, me vit, fondit sur moi, et. m’apostrophant des noms les plus infâmes, me lia les mains derrière le dos et me