Page:Lamartine – Antoniella.djvu/148

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
142
ANTONIELLA

LVII

Je rejetai donc, à la tombée de la nuit, les corps assoupis des deux jumeaux, de mon sein sur celui d’Annunziata ; je m’habillai sans rien dire ; j’ouvris la porte, et, toute tremblante de fièvre, je m’élançai dans la campagne, ;

J’avais mon idée, et j’étais bien résolue à en exécuter, à tout risque, la moitié.

« Puisqu’il n’y a plus de remède, me disais-je, et qu’il faut mourir, sauvons du moins, en mourant, ces pauvres petits et remettons-les aux soins de la Providence. On nous a dit souvent que, quand les mères,