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ANTONIELLA.

Pendant que je préparais le feu, la table, les fers à repasser, ils se mirent à jouer dans la litière du cuvier, dont j’avais laissé égoutter le reste, et à construire avec leurs petites mains des montagnes de sable qu’ils faisaient crouler pour les reconstruire encore.

Quand Annunziata vint nous rejoindre, après avoir fait la prière du matin et pansé son mari, elle était toute changée, et sa pâleur disait trop sa crainte. Elle se mit cependant à travailler avec moi, pour que, le jour suivant, qui était un dimanche, ne nous laissât que les robes blanches à porter, dans le faubourg, à nos modestes pratiques. Tout fut fini et livré avant la nuit. Elle rapporta à la maison une vingtaine de grani dans son tablier ; c’était le salaire de