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ANTONIELLA

mencement de la nuit, nous dormîmes mal. Annunziata, me prenant dans ses bras, pleura en me parlant de son mari, de moi, de ses peines et du sort de ces chères créatures, si la mort qu’elle regardait comme prochaine venait à enlever leur père et à lui ravir la pension du gouvernement, à l’aide de laquelle toute la maison se suffisait à elle-même.

Elle m’apprit ce que j’aurais à faire pour l’aider dans son travail de blanchisseuse en gros : allumer le réchaud, nettoyer les fers et les chauffer, plisser les chemises, etc.

« Ne t’inquiète pas, me dit-elle, en peu de jours je t’enseignerai tout cela. Quant à ces deux jolis jumeaux, que tu amuseras pendant que je soignerai le père et que je ferai le gros du ménage, ils t’aimeront bien-