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où il est. Il a gardé, lui, le costume national ; mais son jeune compatriote, celui qui vous sert de cicerone, est vêtu à l’européenne et parle le français ; peut-être bien vous offrira-t-il du thé dans une tasse microscopique et vous fera-t-il tirer quelques bouffées d’un tabac soyeux et blond dans une pipe en métal dont le fourneau n’est pas plus profond qu’un dé à coudre.

Dans le jardinet qui entoure la maison, du riz pousse en tiges vertes et vigoureuses, et du froment est cultivé par touffes ; des pivoines, roses, rouges, blanches, s’épanouissent ; des canards, des poules caquettent, et des coqs se pavanent. Ces volatiles appartiennent à deux races fort différentes : l’une est basse sur ses jambes et presque naine, tandis que l’autre, qui rappelle beaucoup les crèvecœur, se dresse sur de longues jambes et allonge de longs cous.

Une fontaine verse une eau limpide et qui invite à la boire : elle a été assez longtemps la seule qui existât dans l’Exposition tout entière. En somme, le visiteur, en isolant ce petit coin de terre de son encadrement et surtout de la foule des gens qu’il coudoie, le visiteur peut un instant se faire assez facilement l’illusion qu’il s’est transporté au Japon même, dans quelques-uns de ces villages situés dans de frais vallons ou sur les flancs de collines riantes, au milieu de ces paysans contents de leur vie simple et frugale, qui semblent s’étonner, en voyant passer