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plutôt qu’un commendataire tel que Jean de Rieux, sur le siège de Saint-Brieuc.

Nicolas Langelier assista, en 1583, au concile de la province de Tours, qui fut tenu dans la ville d’Angers. Ruffelet dit qu’il en rédigea les actes et cite, parmi les règlements faits dans ce concile, celui qui ordonnait d’établir « des bibliothèques communes » dans toutes les églises cathédrales et collégiales. Le savant évêque ne pouvait manquer de favoriser cette institution.

Il veilla également à ce que, suivant l’ancien usage et conformément à une ordonnance de 1560, deux prébendes de la cathédrale fussent affectées à l’entretien d’un docteur en théologie, dont il tint longtemps la place, et d’un scholastique, chargé « d’instruire les jeunes enfants de la ville, gratuitement et sans salaire. » Il fut même prouvé qu’à cette époque le scholastique, tout en exerçant ses fonctions en personne, commettait un homme capable « pour enseigner les petits anffans, jusques a tant quils soient capables douyr le scholastique. » Ainsi, dès le xvie siècle, l’enseignement primaire et l’enseignement secondaire étaient donnés, à Saint-Brieuc, par les soins de l’évêque[1].

Malgré ses bonnes intentions, Nicolas Langelier ne fut jamais heureux, pendant les trente années de son administration. Il aimait la paix et, par un concours fâcheux d’événements, il fut toujours en lutte. Après avoir eu des démêlés avec les gens du roi, les chanoines et un peu avec les habitants, il se trouva, vers la fin de sa vie, jeté dans les guerres de la Ligue et réduit à fuir sa ville épiscopale.

  1. La prébende de scholaslique fut conférée par Nicolas Langelier à Alexis Dupin, à Jean Lestrelin et à Jean Sauvé, maîtres-ès-arts. Dans les provisions de ce dernier, il est fait mention du consentement donné par le chapitre et les habitants à sa nomination : « Dum assidue in schola dictæ nostræ civitatis, a mense octobri in huuc usque diem, docuisti ac juventutem instituisti cum omni favore et plausu, de predictorum capituli et habitantium consilio et consensu, te nunc præsentem rectorem dictæ scholæ et juventutis moderatorem nominavimus et elegimus. » (Voir notre étude sur le Collège de Saint-Brieuc, dans les Mémoires de la Société d’Emulation, de 1866).