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de décembre 1422, à propos d’un voyage que Jean V se proposait de faire en Bourgogne. On y vit paraître les procureurs des bourgeois et habitants des bonnes villes de Saint-Briou et autres, et messire Jehan de La Chapelle apposa son sceau sur les actes, « pour les bourgeois de Saint-Briou et de Vannes qui semblablement l’en requirent. »[1].

Jean V, mécontent de la conduite du roi de France à son égard, traita de nouveau avec les Anglais, ratifia, en 1427, le traité de Troyes, et le fit ratifier dans une session des États, où l’évêque Guillaume Brillet et le chapitre de Saint-Brieuc furent représentés[2]. Cette adhésion, qu’on voudrait effacer de notre histoire, disparut bientôt dans un élan généreux, et l’esprit breton, si sympathique aux Français, finit par triompher des motifs personnels qui attachaient les Montfort aux Anglais.

En 1439, l’évêque Jean L’Epervier assista, comme délégué de Jean V, aux États-généraux d’Orléans, où il fut décidé que la France ferait la paix avec l’Angleterre et, l’année suivante, il passa en Angleterre pour régler les indemnités que réclamaient des négociants bretons, dont les navires avaient été pillés par les Anglais[3].

À la reprise des hostilités, c’est encore un Breton, Arthur de Richemont, qui, complétant l’œuvre de Duguesclin et de Clisson, porta, par la victoire de Formigny, l’un des derniers coups aux Anglais dans la guerre de Cent ans. Parmi les compagnons du connétable, nous ne pouvons oublier le brave Geoffroy de Couvran, dont la famille habitait Plérin et Trémuson. Après avoir suivi Richemont, dans sa vie aventureuse, depuis 1436, il combattit encore à ses côtés à Formigny et s’attacha bientôt tout-à-fait au service de la France.

Pierre II, alors duc de Bretagne, est surtout connu par ses bizarreries. Il eut cependant le mérite de mettre de l’ordre dans l’administration et de diminuer les impôts

  1. Dom Morice, Preuves, t. ii, 1128.
  2. Id. t. ii, 1200.
  3. Id. t. ii, 1327.