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Le culte de saint Brieuc s’est répandu dans beaucoup de paroisses, dont quelques-unes portent même son nom (Saint-Brieuc-de-Mauron, Saint-Brieuc-des-Ifs). Le 1er mai est resté le jour de la fête et le 18 octobre, l’anniversaire de la translation des reliques de saint Brieuc. Les boursiers (faiseurs de bourses), aumôniers et sacochiers de la ville de Paris l’avaient choisi pour leur patron, et cependant ce n’est pas, tenant une bourse, comme saint Yves, qu’on le représente, mais prêchant, ou assis, un livre à la main, et écoutant un ange.

II. — SAINT GUILLAUME.


Les mêmes habitants qui avaient vu s’ouvrir le xiiie siècle par le retour des reliques de saint Brieuc, furent les témoins des vertus et de la gloire du plus illustre de ses successeurs, de saint Guillaume (1220-1234).

Guillaume Pinchon ou Pichon était d’obscure naissance (n’en déplaise à quelques-uns de ses biographes), et fils d’honnêtes paysans de la paroisse de Saint-Alban, ce qui ne l’empêcha pas d’être un grand caractère et un saint. On croit qu’il fit ses études à Saint-Brieuc, mais on ne sait rien de sa vie jusqu’au moment où il fut élevé à l’épiscopat. Cette élévation eut lieu en 1220, puisque, cette année-là, Guillaume figura, d’abord, dans une charte de l’abbaye de Beauport, comme évêque élu de Saint-Brieuc ; puis, dans une autre de l’abbaye de Saint-Melaine, comme évêque titulaire. La première de ces chartes, en rapportant le testament de Guillaume Le Borgne, sénéchal de Goëllo, mentionne un don de 50 livres pour la construction de l’église de Saint-Brieuc[1]. Cette construction fut donc la première pensée du nouvel évêque. Une autre de ses préoccupations se révéla, dans la seconde de ces chartes, par une sentence qu’il rendit pour fixer les rede-

  1. Dom Morice, Preuves I. 828, sous la date inexacte de 1225.