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le lycée, construit de 1848 à 1852 (pages 303, 322, 326), sur les plans de M. Guépin. Le lycée, avec ses dortoirs spacieux, ses deux cours, son gymnase couvert, ses classes nombreuses et son riche cabinet de physique, est un bel établissement d’instruction secondaire. On y a successivement annexé aux cours classiques, l’ancienne école primaire supérieure, transformée sous le nom d’enseignement secondaire spécial, et un petit lycée.

En avant du lycée se détachent, sur la rue Saint-François, deux ailes, contenant, l’une, la chapelle ; l’autre, la bibliothèque. Si des raisons majeures ont déterminé, en ce qui concerne la chapelle, le choix assez malheureux de l’emplacement, l’architecte a su du moins lui donner, en adoptant le style roman, un caractère religieux aussi en harmonie que possible avec le reste de l’édifice. — La bibliothèque, à peine commencée, a été cédée par le département à la ville. C’est donc un service municipal qui ne se rattache que par accident au plan du lycée. Formée, à l’origine, des bibliothèques de l’ancien collège et des couvents supprimés, elle est alimentée par les dons du gouvernement et par un fonds annuel de 1,000 francs. Elle contient environ 30,000 volumes. La section de l’histoire, qui en est la partie la plus riche, comprend 2,800 ouvrages ; celles de la théologie, des sciences et arts, 2,000 chacune ; la littérature, 1,800 ; la jurisprudence, 600. Le volume le plus ancien, imprimé, croit-on, à Paris, vers 1471, est un traité de la sagesse, le Sophologium fratris Jacobi magni. Il y en a d’autres de 1475, 1481, 1483. Ce sont des livres de philosophie ou de théologie peu demandés. Les manuscrits sont rares. On y trouve cependant les 8 volumes in-4o de l’ancienne réformation de la noblesse de Bretagne (1427-29), les anciens statuts du chapitre de la cathédrale de Saint-Brieuc, et surtout le procès de la canonisation de saint Yves, de 1330. La bibliothèque n’étant ouverte que le dimanche, le mardi et le jeudi, de 1 heure à 4 ou 5 heures, avec suspension pendant les congés du lycée, le public en profite assez peu. La moyenne des lecteurs est de 8 à 10, à chaque séance. Comme compensation, on a, depuis quel-