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Pavés-Neufs, Traversière, Neuve-de-Gouët et aboutit à la rivière par le chemin de Gouët. Les autres rues viennent rejoindre cette ligne, à droite et à gauche. Elle traverse le centre de la ville, la partie consacrée au commerce, tout à fait différente des quartiers qui couronnent les hauteurs. C’est la ville commerçante que nous allons parcourir la première, en prenant pied dans le quartier Saint-Guillaume, à l’entrée de la route de Rennes, près des hôtels les plus fréquentés.

Le premier édifice qui s’offre à nos regards est la chapelle de Saint-Guillaume rebâtie vers 1852, sur les ruines de l’ancienne collégiale (page 37). L’initiative de cette construction fut prise par MM. les abbés Souchet et Limon et Mlle Julie Bagot ; M. Jacques Sébert l’encouragea d’une généreuse offrande ; M. l’abbé Jules Collin la soutint de son talent et de son zèle, car il fut l’architecte de la chapelle et le directeur de l’œuvre naissante. Il faut visiter cette église, où sont parfaitement unies la richesse et l’harmonie du style ogival, et cependant elle n’est pas terminée : elle n’a ni sa flèche, ni ses clochetons, ni ses galeries ; mais on peut admirer, à l’intérieur, un chemin de croix délicatement sculpté, à Paris, dans les ateliers de M. Chovet ; une chaire, duc à l’habile ciseau de M. Liscouët ; un reliquaire, de M. Ogé, père ; trois autels, exécutés par M. Ogé, fils ; deux tableaux, dus au pinceau d’un artiste de Saint-Brieuc, M. Gouézou, et représentant saint Brieuc et saint Guillaume. À ces jouissances permanentes de l’art chrétien, il faut ajouter celles que renouvellent chaque année, pendant le mois de Marie, la parole souvent éloquente des prédicateurs, et les chants harmonieux de la maîtrise de la cathédrale. C’est à Saint-Guillaume que M. Jules Collin a laissé le plus les souvenirs de son âme de prêtre et d’artiste, et ses frères en continuent la tradition d’une manière digne de lui.

Au sortir de cette chapelle, on aperçoit au-delà du Champ-de-Mars, deux bâtiments : une caserne d’infanterie, commencée en 1822 (page 278), sur l’emplacement du couvent des Ursulines, et pouvant loger 600 hommes ; et