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Progrès, de l’Armorique centrale et des Côtes-du-Nord, publiés successivement à Loudéac. Il cessa de paraître en 1852. L’Union des démocrates eut encore une durée plus courte et ne publia que cinq numéros, du 13 novembre au 7 décembre 1851. Le journal Les Côtes-du-Nord redevint, le 21 juin 1868, l’organe de l’union libérale et de M. Glais-Bizoin. Les deux dernières années de l’Empire furent marquées par des polémiques très vives entre les journaux politiques de Saint-Brieuc, et aussi par des procès de presse.

En dehors de ces luttes, la Semaine religieuse, fondée le 21 novembre 1867, était rédigée par M. l’abbé Vissenaire.

Plusieurs érudits sont morts pendant la période que nous parcourons. Le premier, suivant l’ordre des dates, fut un conseiller de préfecture, M.Charles Guimart. Né à Saint-Brieuc, le 8 avril 1814, il se noya, le 15 juin 1851, avec une de ses parentes, en se baignant au rocher Martin, près de Roselier. Ce fut un deuil pour toute la ville. M. Guimart laissait en manuscrit une Histoire des évêques de Saint-Brieuc, qui fut publiée, l’année suivante. Elle est considérée comme un ouvrage de sérieuse érudition.

Le dernier de ceux qui avaient joué un rôle à Saint-Brieuc pendant la première Révolution, M. Le Maout, mourut le 20 mars 1852, à l’âge de 88 ans. Le Maout, Efflam, était né à Plestin, le 23 avril 1764. Il fut d’abord pharmacien de la marine à Brest. Apôtre ardent de la Révolution, il traduisit les lois nouvelles en breton, organisa dans les Côtes-du-Nord la fabrication du salpêtre et occupa dans l’administration plusieurs fonctions électives. En l’an vii, il devint professeur d’histoire naturelle et de chimie à l’école centrale, et dès lors il ne se fit plus connaître que par ses travaux scientifiques. Apprécié comme pharmacien, géologue et naturaliste, il composa la moutarde celtique, décrivit en 1812 des dauphins d’une espèce inconnue, échoués sur la côte de Ploubazlanec, et soutint à ce sujet une discussion contre Geoffroy Saint-Hilaire ; en 1837, il fut un de ceux qui signalèrent la forêt sous-marine des Rosaires. Voyageur intrépide, il parcourait la Bretagne en tous sens, son marteau de géologue à la main. C’était un