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particuliers. En 1852, M. Dalmar fit construire à Jouyet, dans la vallée de Gouët, partie en Saint-Brieuc et partie en Plérin, une filature de laines et une teinturerie ; en 1858, cette usine étant déjà prospère, il constitua, pour la développer, une Société dont il est resté le gérant. M. Edouard Boullé fonda, en 1857, dans la rue des Promenades, un atelier de constructions mécaniques, de machines et instruments d’agriculture et de grosse serrurerie, qu’il a transféré, en 1862, près de la gare. La maison Louis Sébert installa, en 1855, au Légué, une scierie mécanique. La maison Théodose Sébert y créa une fonderie de seconde fusion, en 1857 ; une fabrique de noir et de phosphate, en 1873, également au Légué ; et, à Saint-Brieuc, près de la petite promenade, une scierie mécanique, en 1866. Cette même année, une compagnie fondait une usine à gaz, au port Favigo, après avoir fait un traité avec la municipalité pour l’éclairage de la ville. Il est à remarquer qu’on plaçait de préférence ces établissements au port ou dans le voisinage.

Le port du Légué, cependant, était arrêté dans son développement. Le projet du bassin à flot, tel que nous l’avons indiqué (page 312), fut d’abord réduit au seul bassin latéral, et encore ce dernier resta-t-il inachevé après l’épuisement du crédit de 900,000 fr. En retour, on ouvrit, en 1852, une nouvelle route de Saint-Brieuc au Légué, à pentes plus faibles que l’ancienne ; le pont du Légué fut reconstruit, de 1860 à 1861, à tablier fixe, moyennant une dépense de 35,000 fr. environ ; le phare de Sous-la-Tour, dont l’établissement entraîna la même dépense à peu près, fut allumé le 1er août 1857.

D’après l’étude remarquable consacrée au port du Légué par M. Pelaud, les travaux exécutés dans ce port, avant 1789, auraient coûté 175,000 livres et, depuis 1789, environ 2 millions. D’après le même travail, les navires entrés et sortis, de 1866 à 1870 inclusivement, seraient au nombre de 5,064, dont 1,457 étrangers, représentant 286,454 tonnes, dont 211,135 en marchandises. Les droits de douanes, perçus pendant ces cinq années, se sont élevés à 849,900 fr. 01, soit une moyenne de 169,980 francs ; mais