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compléta l’un de nos grands établissements d’instruction populaire. L’évêque et les sociétés religieuses avaient donc pris une part active au mouvement de transformation de la ville de Saint-Brieuc.

Le département y avait aussi contribué, en faisant rebâtir la préfecture. Cet édifice, très vaste, mais un peu lourd, fut commencé dans les dernières années de la Restauration et terminé en 1842.

Diverses associations furent fondées, à partir de 1838, pour exploiter les richesses agricoles, industrielles et commerciales du pays.

Au point de vue agricole, l’essai le plus considérable tenté pour coordonner les efforts des comices cantonaux, fut la création d’une Société départementale d’agriculture. Le premier numéro de ses publications parut au mois de septembre 1843. Cet essai ne réussit pas, parce qu’un assez grand nombre de comices y refusèrent leur concours. — Il en fut de même de l’exploitation des lais de mer des grèves de Langueux. Le conseil d’État avait autorisé la vente de 735 hectares, sur une mise à prix de 732 fr., en réservant l’hippodrome et en stipulant une indemnité pour les sauniers. L’adjudication eut lieu le 16 juin 1838, mais elle ne fut pas plus que celle du xviiie siècle, suivie d’effets.

Si l’esprit du pays n’était pas porté aux grandes entreprises agricoles, les cultivateurs des environs de Saint-Brieuc obtenaient du moins des produits remarquables et faisaient de leurs champs de véritables jardins. L’auteur des Notions historiques a constaté cette heureuse situation, en donnant quelques détails sur la valeur de ces terres en 1832, et sur le prix des denrées. D’après lui, le prix des objets nécessaires à la vie et celui des loyers avaient enchéri d’un tiers en vingt ans. Cette conclusion, exacte pour certains articles, semble un peu exagérée pour quelques autres, si l’on consulte, par exemple, les mercuriales établies par les soins de l’administration municipale. Nous y avons relevé les chiffres suivants, à l’époque de la Saint-Michel :