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car on s’occupait avant tout d’améliorer la voirie urbaine. Le conseil venait en outre de voter une subvention de 48,000 fr. pour aider à la reconstruction de l’église Saint-Michel. Tous ces travaux, dont nous donnerons plus loin le détail, coûtèrent plus de 100,000 fr. Le conseil, voulant expliquer l’emploi des fonds communaux, décida, en 1837, de livrer le budget à la publicité et aux journaux.

La même année, une loi du 18 juillet compléta, sans les abroger, les lois précédentes sur l’administration municipale, et traita de la comptabilité et des attributions des maires et des conseils.

Depuis que l’ère des grands travaux était ouverte, on s’était habitué à recourir aux emprunts, qu’on remboursait au moyen de centimes extraordinaires. Aux 5 centimes affectés en 1822 à l’emprunt des casernes, on ajouta, en 1838, 7 centimes pour garantir un emprunt de 70,000 fr. destiné aux travaux de Saint-Michel et du cimetière. Malheureusement, ces centimes étaient trop souvent détournés de leur destination, pour suppléer à l’insuffisance des recettes du budget ordinaire, c’est-à-dire du produit de l’octroi. Or, la récolte des pommes, bonne de 1834 à 1836, avait été mauvaise de 1837 à 1839. En remontant à l’époque de la Restauration, on s’assura que la moyenne de l’octroi, calculée depuis 20 ans, ne donnait que 68,000 fr. qui, ajoutés à 9,000 fr. de recettes diverses, formaient un budget normal de 77,000 fr., inférieur de 10,000 fr. aux prévisions des derniers budgets. En vain fit-on, en 1839, un troisième emprunt de 21,000 fr., remboursable sur les ressources ordinaires, pour combler le déficit. C’était le moyen de l’augmenter, puisque cet emprunt n’était couvert par aucune recette assurée. Il fallut donc renoncer au système des recettes fictives et faire connaître au conseil la vraie situation. On établit qu’il y avait à payer, dans 10 ans au plus, environ 100,000 fr. d’emprunts, et que les derniers déficits formaient une dette exigible de 53,000 fr. Les contribuables apprirent à leurs dépens ce qu’il en coûte d’engager, sans ressources certaines, des dépenses, quelle qu’en soit l’utilité. Pour rétablir l’équilibre, l’admi-