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fecture qui s’appuya sur un comité de délégués des cinq arrondissements.

On attendit ainsi avec calme les instructions du nouveau gouvernement. Ce n’était pas le peuple qui entrait en scène, à la manière de 1789 ; c’étaient seulement les libéraux de la bourgeoisie qui s’emparaient du pouvoir et fondaient la monarchie parlementaire par un changement de dynastie. Le triomphe de la bourgeoisie fut acclamé, le 22 août, dans une grande fête au Champ de Mars de Saint-Brieuc. La revue de la garde nationale et de la troupe de ligne y fut suivie de la remise de drapeaux tricolores, d’un banquet militaire et de danses auxquelles prit part la population. Deux délégués des habitants étaient allés déjà complimenter le roi Louis-Philippe, par l’organe d’un avocat à la Cour d’appel de Paris, M. Charles Lucas, dont la plume et la parole furent également, pendant ces jours, au service de ses compatriotes. Le 4 octobre, une députation des gardes nationales des Côtes-du-Nord fut présentée au roi et au général La Fayette par le commandant Vesuty et fraternisa ensuite chez Grignon.

De son côté, le nouveau préfet, M. Thieullen, arrivé le 4 septembre, faisait preuve d’une grande activité et dirigeait habilement le mouvement d’adresses, de banquets, de discours et de revues, qui a signalé les premières années de la révolution de juillet.

La période de 18 ans que nous allons parcourir peut se diviser en deux parties : de 1830 à 1840, et de 1840 à 1848.

La première partie fut très agitée, dans la sphère politique, par les nombreux changements de ministères qui précédèrent le ministère de M. Guizot, et par les insurrections républicaines, dont la dernière fut celle du 12 mai 1839. Au point de vue municipal, ce fut à Saint-Brieuc une période toute d’essais, où les libéraux, qui dirigeaient seuls les affaires, eurent de la peine à se rendre compte des charges nouvelles dont les communes étaient accablées.

Parmi les modifications introduites à la hâte dans la charte après la révolution de 1830, se trouvait la promesse de fixer le cens électoral, de fonder les institutions muni-