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longs pourparlers entre le ministère de la guerre et la municipalité. L’ancien hospice, abandonné à la ville, en 1810, pour servir au logement des troupes, avait été converti par elle en atelier des enfants du bureau de bienfaisance. L’État avait ratifié cet emploi en 1816, à la condition que la caserne des Ursulines fût agrandie de manière à recevoir l’effectif annoncé. Après trois ans de discussions, la garnison fut réduite à 800 hommes, sans cavalerie, et la quote-part de la ville dans la dépense, à 60,000 francs sur un devis de 178,000. Jusqu’alors, grâce à l’économie de ses administrateurs, la ville n’avait pas eu de dettes. Il lui fallut se résigner à faire un emprunt de 60,000 francs. Le conseil et les plus imposés votèrent, en 1822, pour le rembourser, la levée, pendant douze ans, d’une imposition de 5 centimes sur le principal du foncier, du personnel et du mobilier, et une augmentation de 30 centimes par stère de bois de chauffage.

Est-ce à cause de cet emprunt que le conseil supprima, d’accord avec le ministre de l’intérieur, l’école mutuelle des garçons ? L’économie, minime d’ailleurs, n’aurait pas été, en tout cas, une raison suffisante. Si donc nous avons aimé à reconnaître que les conseils de 1817 et de 1820 avaient été bien inspirés en laissant aux pères de famille le choix des instituteurs de leurs enfants, il ne nous en coûte pas d’ajouter que celui de 1823 fut moins libéral, en supprimant l’une des deux écoles rivales.

Le collège n’avait pas non plus à se louer des libéralités de la ville, bien qu’il comptât de 300 à 350 élèves et qu’il fût placé sous une direction ecclésiastique. Le principal nommé par la commission supérieure de l’instruction publique fut en effet, de 1815 à 1823, M. l’abbé Souchet ; de 1823 à 1830, M. l’abbé Botrel. Le personnel ne fut plus composé que de dix professeurs, cinq laïques et cinq ecclésiastiques, car on crut devoir supprimer deux chaires et réduire la subvention communale de 8,000 à 3,500 fr. Il en résultait, chaque année, un déficit que la ville était obligée de combler, sans avoir le mérite d’encourager un service important.