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M. Prud’homme, on ne s’occupa guère que du pavage et de l’élargissement des rues, d’une meilleure installation des marchés et de la fondation d’un atelier de 60 garçons au bureau de bienfaisance. En apparence, il n’y avait donc pas de progrès ; mais, dans une sphère plus élevée, ces années furent fécondes par les mesures que prit le gouvernement dans l’intérêt des villes. La loi du 20 mars 1813 sur l’abandon des biens des communes à la caisse d’amortissement fut rapportée ; le 10e du produit des octrois fut conservé à l’État, mais les villes restèrent libres de reprendre la gestion de leurs octrois, ou de traiter à cet effet avec les contributions indirectes, et aussi de payer un abonnement à cette administration pour les droits de détail et de circulation. Afin d’augmenter les ressources des communes, le gouvernement leur permit d’excéder, avec l’autorisation de la Chambre, leurs cinq centimes ordinaires, et au besoin d’y ajouter des centimes extraordinaires. C’était donner aux communes une plus grande liberté, sous le contrôle nécessaire des pouvoirs publics. En même temps, le gouvernement passait aux mains des modérés et la paix favorisait le retour de la prospérité publique.

Profitant de ces bonnes conditions, le nouveau maire, M. Haouisée de La Ville au Comte, et le conseil municipal préparèrent, en 1818, un ensemble de travaux, dont les terrains du collège, c’est-à-dire de l’ancien couvent des Cordeliers, devaient faire tous les frais. Cet enclos avait été abandonné par l’État à la ville, avec ses 43,608 mètres 75 centimètres de superficie. Tout en réservant au collège des dépendances convenables, on se promettait d’y établir un champ de foire, une balle aux toiles, une école mutuelle pour les garçons, un lavoir, un abreuvoir, de percer une rue vis-à-vis le Champ-de-Mars et de vendre avantageusement 17 lots pour maisons et jardins, le long de cette rue. Sur ces entrefaites, le gouvernement réclama, suivant d’anciennes conventions, une caserne plus vaste pour une garnison plus nombreuse. La nécessité de couvrir cette dépense fit modifier le programme précédent. On n’en retint que l’établissement de l’école mutuelle,