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plus opposée, dans le conseil municipal et dans les élections au Corps législatif. Le conseil municipal, renouvelé en partie par le gouvernement et placé sous la direction d’un nouveau maire, M. Guynot-Boismenu, fut installé le 8 août 1815. Il exprima en termes chaleureux, dans une adresse au roi, ses regrets au sujet des Cent-Jours et son plus entier dévouement. En même temps, la bourgeoisie s’occupait des élections législatives. « Les Jacobins ne s’abandonnent pas, écrit l’auteur déjà cité ; on les attaque trop faiblement pour les inquiéter ». Et ailleurs il ajoute, en annonçant le résultat des élections : « On est très fier d’avoir exclu Le Gorrec. Nous envoyons au roi cinq des députés que nous avions envoyés à Bonaparte. Ce sont des hommes comme il n’y en avait point autrefois... » Les électeurs, en nommant MM. Rupérou, Carré Pierre, Ch. Beslay, Cl. Rouxel, Gourlay (de Nantes), Ch. Néel et Gouyon Thaumatz, semblaient, en majorité, favorables aux idées de 1789 et opposés au mouvement réactionnaire que dirigea bientôt contre ces idées la Chambre introuvable. La réaction fut tellement vive qu’elle dépassa le but et que le roi fut obligé de dissoudre la Chambre, le 5 septembre 1816. La nouvelle loi électorale ayant réduit à quatre le nombre des députés des Côtes-du-Nord, MM. Ruperou, Carré, Beslay et Néel furent élus de nouveau. Le département, ou plutôt la bourgeoisie qui dirigeait les élections, appartenait donc à l’opposition, au début de la Restauration.

Cet état de choses fut sensiblement modifié, de 1816 à 1820. Pendant cette seconde période, il se fit, dans les institutions municipales, un mouvement un peu lent, mais sérieux cependant, dans le sens de la liberté. Le gouvernement de la Restauration avait gardé, comme celui de l’Empire, la nomination des conseillers municipaux. À Saint-Brieuc, le nombre en fut d’abord insuffisant pour délibérer. Ce n’est qu’après l’ordonnance du 18 janvier 1816 que le conseil « fut recréé en quelque sorte, » suivant ses propres expressions. Les travaux ne furent pas considérables au début. De 1816 à 1818, pendant l’administration de