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commença en troisième, et celle des mathématiques, en quatrième. La situation de l’école fut un moment compromise quand MM. Jégou et Le Boyer furent tous deux nommés professeurs au lycée de Nantes. Pendant l’administration de M. Grovalet (1808-1815), l’école secondaire subit encore une transformation et devint le collège communal. Sous ce titre, il fit partie de l’Université, tout en restant à la charge de la ville. Chaque élève payait à l’Université 15 francs de rétribution, et 36 francs à la ville, ce qui n’empêchait pas celle-ci de supporter, chaque année, un déficit d’environ 8,000 francs. Malgré ces embarras financiers, on augmenta le nombre des régents et on perfectionna l’enseignement. Les résultats obtenus furent très satisfaisants : tous les ans, le collège fournit quelques sujets à l’école polytechnique, à la marine et à l’école militaire.

Si l’État imposait des sacrifices à la ville, il lui abandonnait en retour plusieurs édifices et prenait même à son compte des services importants. De ce nombre était le port du Légué[1]. Cette charge ne fut pas bien lourde, de 1804 à 1814, car on prolongea seulement le quai de la rive droite d’une centaine de mètres et le chemin de halage de la rive gauche, sur une très petite étendue. L’accès du port, du côté de la ville, devint plus facile, après la reconstruction du pont de Gouët, en 1806.

On faisait, à cette époque, sur divers points de la France, des essais de triangulation pour servir à l’établissement du cadastre. La trace de ces opérations se voit encore, dans notre commune, sur une hauteur voisine de la gare. C’est une borne portant sur trois de ses faces les inscriptions suivantes : ST Brieuc. BRE. an 14. 1805. — Vienna capta. — Base de 1715. Un associait ainsi l’entreprise du mois de brumaire de l’an xiv à celle de 1715 et à l’un des grands événements de l’année 1805 : la prise de Vienne.

  1. Tous les renseignements concernant les travaux exécutés au Légué depuis la Révolution, ont été vérifiés et complétés d’après l’ouvrage le plus compétent eu cette matière : Notices sur les ports des baies de Saint-Brieuc et du Guildo, par M. Pelaud, ingénieur en chef des ponts et chaussées.