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De son côté, l’empereur, comprenant le tort que lui avait fait sa politique absolutiste et la nécessité de se concilier les libéraux, avait publié, le 22 avril, l’acte additionnel aux constitutions de l’Empire, en le soumettant à la ratification du peuple. Cet acte était évidemment un progrès, mais la manière dont il avait été préparé en dehors des représentants de la nation, déplut à un certain nombre de citoyens de Saint-Brieuc. Ils firent paraître, le 29 avril, un mémoire imprimé dans lequel ils se présentaient comme amis de l’Empire et demandaient qu’on fit nommer des députés pour travailler spécialement, avec des commissaires de l’empereur, à une constitution. Il n’en fut rien. Le collège électoral du département, convoqué le 13 mai à Saint-Brieuc, nomma des députés qui ne furent pas constituants. C’étaient MM. Claude Le Gorrec, l’un des signataires de la protestation, Ch. Beslay, Ol. Rupérou et Nic. Armez. Le député du collège de l’arrondissement de Saint-Brieuc était M. Bienvenüe, vice-président du tribunal ; MM. Faisant, Hello, Tassel et Carré représentaient les quatre autres collèges d’arrondissement. La seule concession que fit l’empereur aux partisans des libertés municipales, ce fut d’accorder aux assemblées communales la nomination des maires et des adjoints dans les communes ayant moins de 5,000 âmes.

Cependant, après le premier moment de stupeur, les royalistes avaient pris les armes en Vendée et en Bretagne. M. Courson de La Villevalio, nommé le 28 avril commandant du département des Côtes-du-Nord par M. Sol de Grissole, général en chef de l’armée royale de Bretagne, eut bientôt sous ses ordres une division de volontaires, qui parcourut les campagnes et trouva quelques points d’appui, mais non plus avec le même élan, ni la même vigueur que sous le Directoire. Aussi, pendant que le général Bigarré portait toutes ses forces de Rennes sur le Morbihan et que le général Lamarque, avec 25,000 hommes, écrasait la Vendée, l’administration des Côtes-du-Nord put-elle envoyer à Brest et à Saint-Malo deux bataillons de mobilisés et se suffire avec quelques colonnes mobiles.