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promit en retour une garnison de 1,000 hommes, dont deux escadrons de cavalerie.

L’installation de l’Hôtel de Ville et des casernes ne fit pas oublier le progrès intellectuel et moral. L’école secondaire, que nous avons vu fonder, en 1803, dans le couvent des Cordeliers également concédé à la ville, était en voie de prospérité. Elle comptait, en 1811, 260 élèves. Ce développement inspira la pensée d’avoir un lycée. Le conseil en fit la demande, avec plan à l’appui, et offrit d’emprunter dans ce but 60,000 francs à la caisse d’amortissement, « ce qui, ajoutait-il, n’est pas au-dessus des facultés de la ville ». Malgré cette bonne volonté, la création du lycée n’eut lieu qu’en 1848. Le conseil réussit mieux à faire autoriser l’ouverture d’une maison d’instruction et d’un refuge par les dames de Montbareil de Guingamp, qui venaient d’arrenter l’ancien local des sœurs de la Croix.

Les dépenses que nous avons énumérées au compte de la ville eurent pour résultat de modifier sensiblement le total du budget. Il était, en 1805, de 48,000 francs environ ; il s’éleva, en 1810, à 60,000 ; en 1811, à 73,000 francs ; en 1814, à 58,474 fr. 28 cent. Cependant, sauf la recette extraordinaire provenant de la vente de l’Hôtel de Ville, il n’était alimenté que par le produit de l’octroi. Ce produit avait donc augmenté d’une manière considérable. Le gouvernement, ayant à faire les frais de guerres continuelles, profita de la prospérité des communes pour frapper, en dehors des impôts ordinaires, de fortes retenues sur les octrois. Dès 1804, il avait prélevé 1/20e pour les compagnies de réserve ; en 1806, il doubla la retenue pour le pain des troupes, qui fut ainsi portée à 1/10e ; en 1811, il réclama 1/100e sur les revenus municipaux pour l’hôtel des Invalides. On sait d’autre part que les communes suppléaient à l’insuffisance des ressources des hospices et des fabriques, et qu’elles devaient couvrir les dépenses de l’instruction publique et du casernement. Il leur fallait aussi trouver quelques fonds pour célébrer les anniversaires du 15 août et du couronnement de l’empereur. Cette dernière fête amenait un autre couronnement qui a cessé avec