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épouvantable ? Un compte, fourni plus tard par le percepteur, établit bien que la ville de Saint-Brieuc avait dû payer, pendant les quatre années 1791 à 1794, 252,237 l. 1 sou 7 deniers pour les contributions directes et 47,684 l. 4 sous 9 deniers pour les charges locales ; mais il y avait évidemment d’autres impositions. La municipalité justifia plus tard avoir dépensé, du 15 décembre 1788 au 10 août 1793 seulement, 41,469 livres 9 sous 6 deniers, en fourniture de grains, armes et objets divers pour l’établissement de la liberté. Elle puisa de nouveau à cet effet dans la caisse de la fabrique de Saint-Michel, dont la créance s’éleva en totalité à 29,141 livres 2 sous 7 deniers, ce qui n’empêcha pas de réquisitionner ailleurs. Les réquisitions de tout genre, en argent et en nature, épuisaient les ressources des habitants, et comme il n’y avait pas de crédit, le présent devait suffire à tout.

Encore un peu de temps et tous les biens allaient passer à l’État. Il s’était déjà emparé de ceux d’un grand nombre de communes sous prétexte de payer leurs dettes. Le 15 août 1793, il avait en effet rendu le décret suivant : « Tout l’actif des communes, pour le compte desquelles la République se charge d’acquitter les dettes, excepté les biens communaux dont le partage a été décrété, et les objets destinés pour les établissements publics, appartiennent dès ce jour à la nation, jusqu’à concurrence des dettes. » La confiscation, la ruine et la guerre civile étaient donc la conséquence du despotisme affreux qui pesait sur la France.

La Convention se retira enfin le 4 brumaire an iv (26 octobre 1795), après avoir fait la constitution dite du 5 fructidor an iii, qui donna naissance au régime du Directoire.

IV. — ÉPOQUE DU DIRECTOIRE (1795-1799).


Sous la Convention, tous les pouvoirs avaient été réunis dans l’assemblée ; sous le Directoire, ils furent divisés outre