Page:Lamare - Histoire de la ville de Saint-Brieuc.djvu/179

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

celui des Devoirs, qui portait sur les boissons vendues en détail. Parmi les impôts abonnés, on distinguait le vingtième et la capitation avec les sous pour livre additionnels, les frais des milices et du casernement. Un correspondant, placé sous les ordres des commissaires, était chargé des détails du service.

L’esprit de résistance au pouvoir absolu et l’amour de la liberté animaient les États de la Bretagne, mais en s’alliant à un respect de la tradition qui les empêchait souvent d’accepter des réformes nécessaires.

Au troisième rang, sous la surveillance de l’administration centrale et de l’administration provinciale, existait un pouvoir local, dernier souvenir de la féodalité. C’était l’évêque, en tant que seigneur du fief des Regaires et haut-justicier, non plus le seigneur presque indépendant du moyen-âge, mais le sujet entouré d’honneurs, auquel la royauté ne laissait en réalité qu’une ombre de pouvoir, avec les formes de l’ancienne hiérarchie. L’autorité de l’évêque lui venait un peu de la situation foncière et administrative qu’il occupait, mais plus encore de sa situation religieuse. Ce mélange d’attributions si différentes ne laissait pas que de lui causer parfois des embarras, et il fallait le caractère conciliant et les habitudes paternelles des derniers évêques de Saint-Brieuc pour soutenir dignement le poids d’une position qui devenait plus lourde et plus difficile de jour en jour.

Les trois classes dont l’évêque était le chef hiérarchique à Saint-Brieuc et dont la distinction s’était maintenue, semblaient appelées aussi à subir une prochaine transformation, parce que leurs obligations n’étaient plus les mêmes que dans le passé et que, par suite, leurs privilèges n’avaient plus de raison d’être.

Au xviiie siècle, l’influence de la noblesse avait considérablement diminué à Saint-Brieuc, un grand nombre de familles nobles ayant cessé d’y résider. Les Bréhand, seigneurs de Boisboissel, ne firent que de courts séjours dans leur hôtel de Quincangrogne. Le dernier d’entre eux, Marie-Jacques, vicomte de Lisle, rompit du moins avec les