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des arts[1], se traduisit encore par des encouragements à l’emploi des amendements calcaires, à la culture du lin et du mûrier, à l’élève du cheval et à l’introduction d’étalons étrangers. Cette session fut aussi marquée par le juste hommage qu’on rendit, au nom de la Bretagne, aux vainqueurs de Saint-Cast. Cet hommage ne fut guère qu’honorifique car, à part quelques pensions accordées à un certain nombre de combattants, on ne fit graver, en mémoire de ce glorieux événement, qu’une médaille en bronze, « attendu les misères de la province ». Le roi vint heureusement au secours des paroisses ravagées.

Le lieutenant-général au gouvernement de Bretagne, le duc d’Aiguillon, tout fier de sa victoire de Saint-Cast, fit sentir aux États son autorité. Le registre de la session nous apprend qu’en réponse aux réclamations des États au sujet de la capitation, il ordonna de délibérer dans les vingt-quatre heures. D’après le registre de la communauté de ville, le duc voulut qu’on jouât une comédie et la communauté « s’y soumit de grand cœur. » Les détails manquent sur la comédie ; mais on sait qu’il y eut, pendant la session, une grande dépense de luminaire dans toute la ville ; que treize lits garnis furent réservés dans l’Hôtel-de-Ville aux officiers du duc, que plusieurs habitants furent obligés de céder leurs maisons pour le même service et se plaignirent de n’avoir pas été payés.

Les États eux, suivant leurs habitudes de libéralité, avaient accordé à la ville 4,000 livres d’indemnité pour ses dépenses ; une pension au maire, M. Souvestre, et, sur les instances de celui-ci, 20,000 livres pour les travaux du Légué.

Le xviiie siècle a été particulièrement favorable au port du Légué. Un pont en charpente avait été construit, en 1731, un peu au dessous du port Favigo et, la même année, l’ingénieur Thévenou, chargé d’étudier la situation,

  1. Cette société avait des correspondants dans chaque évêché. Ceux de l’évêché de Saint-Brieuc étaient, en 1757, MM. Armez Du Poulpry, Botidoux, Digaultray-Deslandes, Le Mée-Lasalle, Rabec, de Tramain.