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le procureur de la Cour royale et des Regaires, le médecin, l’administrateur de l’hôpital, les premiers capitaines de la milice et 6 autres notables habitants. Du reste, rien de plus variable que la composition du corps municipal. En 1756, en effet, le duc de Penthièvre, gouverneur de la province, ne fait plus mention à Saint-Brieuc que de quatre ordres de délibérants : les officiers municipaux en exercice ; les anciens officiers municipaux ; les premiers capitaines des sept compagnies de la milice ; 4 notables élus par la communauté. Malgré ces légères différences, on peut dire que l’assemblée de ville comprenait toutes les personnes notables et capables de rendre des services.

La création des offices municipaux coûta cher aux habitants, car il fallut payer au roi 2,500 livres, chaque année, sous le titre de rachat des offices municipaux ou d’octrois municipaux.

Les octrois étant à peu prés l’unique ressource de la ville de Saint-Brieuc s’étaient multipliés sous divers noms : les anciens avaient été établis pour payer les dettes contractées pendant la Ligue ; les nouveaux, en 1622, pour commencer les murailles ; la première augmentation d’octrois eut lieu, au xviiie siècle, à propos de la guerre de la succession d’Espagne, et la seconde augmentation, pour le rachat des offices municipaux. On avait fixé les limites de l’octroi à un quart de lieue de la ville et planté sur chaque route, suivant un procès-verbal de 1743, des bornes que l’on voit encore[1].

Le bail des octrois produisait de 15 à 16,000 livres et, comme les dépenses ordinaires étaient d’environ 8,000 livres[2], il en restait à peu près autant pour les

  1. Ces bornes, avec les lettres B. D. S. B. 1743, furent plantées dans la zone d’un quart de lieue sur les routes de Rennes, de Moncontour, de Plœuc, de Quintin par la rue aux Chèvres et par Sainte-Anne, de Paimpol par Bonrepos et Plérin, du Légué par les Forges, et de trois quarts de lieue, sur celles de Brest et de Lanvollon par le pont des Boissières.
  2. Budget de 1757. — Dépenses ordinaires : taxations du miseur ou receveur, 1,623 l. 3 s. 3 d ; — logement du gouverneur, 600 l. ; — entretien du collège, 600 ; — gages du lieutenant de roi, du maire ancien, de l’avocat du roi et du greffier, 511 ; — aux hérauts, tambour et fifre, 180 ; au médecin, 400 ; — port de lettres, 40 ; — service des canons, 50 ; — entretien de la maison de ville, de l’horloge et des pavés, 360 ; — aides pour exemption des fouages, 420 ; — papegault, 400 ; — contribution au logement du commissaire des guerres, 50 ; — réunion des charges municipales, 2,500 ; — frais de la députation aux États, 105 l. 10 s ; — frais du compte du miseur, 550 l. ; chemin du Légué, 60 ; — rentes dues, 366 l. 2 s. 6 d, — Total, 8,815 l. 15 s. 9 d.