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Ainsi les milices mobiles, qu’il ne faut pas confondre avec les milices sédentaires, occupaient un rang honorable à côte des armées permanentes. Diverses ordonnances, notamment en 1733 et 1741, avaient réglé la levée et le service des miliciens, dont le nombre fut bientôt porté, en France, de 79,000 à 91,000 hommes. Dans ce contingent la part de la Bretagne était d’environ 4,200 hommes.

Avec le traité d’Aix-la-Chapelle (1748) finit la période brillante du règne de Louis XV. À ce moment, il faut signaler à Saint-Brieuc une amélioration, non de la fortune publique, mais des libertés municipales. On liquida la mauvaise opération du trafic des charges, avec promesse de ne plus la recommencer, et cette fois la promesse fut tenue, malgré les malheurs qui survinrent.

6 offices avaient été aliénés à des particuliers : 1 de maire ancien, 1 d’avocat du roi, 2 de contrôleurs et 2 de receveurs des octrois ; 16 furent réunis, à prix d’argent, à la communauté, par arrêt du conseil du 9 avril 1748 : 1 de maire, 2 de lieutenants de maire, 4 d’échevins, 4 d’assesseurs, 2 de secrétaires-greffiers, 2 de contrôleurs du greffe et 1 de procureur du roi syndic. On procéda dès lors à l’élection de ces offices tous les deux ans, en réservant l’approbation du gouverneur de la province, et on régla les privilèges des officiers et de leurs enfants. Exempts de guet, de garde, de taille personnelle, ils formèrent de plus en plus des familles choisies au sein de la bourgeoisie.

M. Souvestre de La Villemain fut maire de Saint-Brieuc, de 1748 à 1773, à titre vénal en principe, quelquefois à titre électif, et sa longue administration ne laissa que de bons souvenirs.

En dehors des officiers municipaux, la communauté de ville comprenait un certain nombre de délibérants que cite un arrêt du Conseil d’État de 1753, savoir : dans l’ordre de l’Église, 2 députés du chapitre de la cathédrale, le vicaire perpétuel de Saint-Michel et le doyen de la collégiale de Saint-Guillaume ; dans l’ordre de la noblesse, 2 anciens gentilshommes domiciliés ; de plus, les juges et