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établit un collège ; mais la maison était en si mauvais état que, le 7 janvier 1619, le procureur-syndic, Jacques Hervé, vint remontrer à l’assemblée de ville que « la maison ou se font les classes du collège, par vieillesse et caducité menace ruine, en sorte que les regens et les escoliers ny ozent plus tenir, recquerant quil soit avizé à la réparation, dautant mesme que, a ladite cause, les enfans de bonne maison pensionnaires en cette ville en sont retirés par leurs pères et mères, ce qui emporteroit avec le temps la perte et diminution audit collège, ou ordinairement il y a cinq à six cents escoliers. » Quand les bourgeois connurent le chiffre du devis, ils trouvèrent qu’il y aurait « grande économie et grand avantage » à céder le collège aux jésuites et prièrent l’évêque de s’entendre avec eux ; mais les juges royaux avaient hâté l’adjudication et, bon gré mal gré, les bourgeois durent accepter environ 10,000 livres à payer et les procès qui furent la suite presque naturelle des travaux. Les registres des délibérations font connaître que la communauté participait avec le chapitre et l’évêque au choix du principal ; mais les lettres de collation étaient délivrées par l’évêque, qui avait conservé la haute direction du collège. En nommant maître Jacques Durand principal en 1627, il le chargeait de former la jeunesse « in fide ac religione catholica, bonis moribus, litteris græcis atque latinis. » Quelque temps après, le pouvoir royal intervint pour assigner à la communauté de ville une part fixe dans l’entretien du collège et le modeste budget de cet établissement fut réglé de la manière suivante :

Une prébende canoniale, environ 1.500 livres.
La contribution de la communauté de ville 600
La rétribution des élèves, à 5 livres environ      1.500
Total 3.600 [1].

L’évêque Le Porc de La Porte, le chapitre et la communauté de ville furent également favorables à la fondation de la première imprimerie à Saint-Brieuc, en 1620, par

  1. Étude sur le Collège de Saint-Brieuc, citée page 64.