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de 7 pieds d’épaisseur dans les fondations et de 5, au sommet. Le fossé devait avoir 20 pieds de largeur et 9 de profondeur. D’un autre côté, Richelieu se chargeait de rassurer les habitants, en faisant le siège de La Rochelle[1].

La pose de la première pierre des fortifications, fixée au 29 juillet 1628, fut retardée par un différend survenu entre le sénéchal et le syndic, au sujet de la nomination de « l’enseigne colonelle. » L’affaire alla devant le Parlement, qui chargea le sieur de Cargrescq, conseiller, de la régler sur place. Enfin, la cérémonie eut lieu sous la présidence de l’évêque et les premières difficultés s’évanouirent au milieu d’un festin donné à l’Hôtel-de-Ville.

Il y avait une difficulté, cependant, qu’on ne devait pas surmonter, c’était le manque d’argent. Le roi avait bien accordé, du consentement des États, pour 9 ans, à partir du 1er octobre 1624, « la levée sur tous les habitants, exempts et non exempts, d’un sou par pot de vin, de 3 deniers par pot de cidre et autres breuvrages vendus en détail dans la ville, faubourgs et havre du Légué et de 20 sous par pipe de vin y consommée » ; mais qu’était-ce que cela en regard des dépenses à faire ? On bâtit seulement, à diverses reprises, jusqu’à 1641, quelques toises de murailles, sur l’emplacement actuel des Grandes-Promenades[2]. De ce rêve étonnant, il ne resta plus bientôt que des ruines et le souvenir de sacrifices inutiles.

À ces travaux entrepris à la légère il est juste d’opposer quelques fondations durables, dues à l’accord de l’évêque et de la communauté de ville. De ce nombre est le collège.

Dès 1609, la communauté avait acheté, au prix de 1,890 livres, la maison dite du Paradis, dans l’emplacement occupé aujourd’hui par la caserne de gendarmerie. Elle y

  1. Ce siège valut encore à la ville de Saint-Brieuc de curieuses lettres, du 28 octobre 1627, signées : Louis, au camp devant La Rochelle. Le roi y demandait : « 50 habits de bure de diverses grandeurs, consistant eu un pourpoint, jupe à longues basques, haut et bas de chausses et une paire de souliers, pour compatir à la peine que les soldats souffrent pour le salut du commun en une sy rude saison. »
  2. En 1686, on reçut l’ordre de reprendre les travaux des fortifications, mais rien ne prouve qu’on ait donné suite à ce projet.