Effectivement, dans les algues inondées, telles que les nombreux fucus qui constituent une grande famille composée de différens genres, et telles encore que les ulva, les conferva, etc., le tissu cellulaire, à peine modifié, se montre de manière à prouver que c’est lui seul qui forme toute la substance de ces végétaux ; en sorte que, dans plusieurs de ces algues, les fluides intérieurs, par leurs mouvemens dans ce tissu, n’y ont encore ébauché aucun organe quelconque ; et dans les autres, ils n’y ont frayé que quelques canaux rares qui vont alimenter les corpuscules reproductifs que les botanistes prennent pour des graines, parce que souvent ils les trouvent enveloppés plusieurs ensemble dans une vésicule capsulaire, comme le sont aussi les gemmes de beaucoup de sertulaires connues.
On peut donc se convaincre, par l’observation, que, dans les animaux les plus imparfaits, tels que les infusoires et les polypes, et dans les végétaux les moins parfaits, tels que les algues et les champignons, tantôt il n’existe aucune trace de vaisseaux quelconques, et tantôt il ne se trouve que des canaux rares simplement ébauchés ; enfin, on peut reconnoître que l’organisation très-simple de ces corps vivans n’offre qu’un tissu cellulaire, dans lequel les fluides qui le vivifient se meuvent avec lenteur, et que ces