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sache, n’a encore aperçu que le tissu cellulaire est la matrice générale de toute organisation, et que sans ce tissu aucun corps vivant ne pourroit exister et n’auroit pu se former.

Ainsi, lorsque j’ai dit[1] que le tissu cellulaire est la gangue dans laquelle tous les organes des corps vivans ont été successivement formés, et que le mouvement des fluides dans ce tissu est le moyen qu’emploie la nature pour créer et développer peu à peu ces organes aux dépens de ce même tissu, je n’ai pas craint de me voir opposer des faits qui attesteroient le contraire ; car c’est en consultant les faits eux-mêmes qu’on peut se convaincre que tout organe quelconque a été formé dans le tissu cellulaire, puisqu’il en est partout enveloppé, même dans ses moindres parties.

Aussi voyons-nous que, dans l’ordre naturel, soit des animaux, soit des végétaux, ceux de ces corps vivans dont l’organisation est la plus simple, et qui, conséquemment, sont placés à l’une des extrémités de l’ordre, n’offrent qu’une masse de tissu cellulaire dans laquelle on n’aperçoit encore ni vaisseaux, ni glandes, ni viscères quel-

  1. Discours d’ouvertutre du Cours des Animaux sans vertèbres, prononcé en 1806, p. 33. Dès l’an 1796, j’exposois ces principes dans les premières leçons de mon Cours.