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voilà une nouvelle preuve du produit des habitudes sur la forme et l’état des organes, preuve que j’ajoute à toutes celles que j’ai déjà exposées dans le chapitre VII de la première partie de cet ouvrage.

Je pourrois en ajouter encore une autre très frappante, relativement aux mammifères, pour qui le vol semble être une faculté très étrangère, en montrant comment, depuis ceux des mammifères qui ne peuvent faire qu’un saut très prolongé jusqu’à ceux qui volent parfaitement, la nature a produit graduellement les extensions de la peau de l’animal, de manière à lui donner à la fin la faculté de voler comme les oiseaux, sans qu’il ait pour cela plus de rapports avec eux dans son organisation.

En effet, les écureuils volans (sciurus volans, aerobates, petaurista, sagitta, volacella), moins anciens que ceux que je vais citer, dans l’habitude d`étendre leurs membres en sautant, pour se former de leur corps une espèce de parachute, ne peuvent faire qu’un saut très prolongé lorsqu’ils se jettent en bas d’un arbre, ou sauter d’un arbre sur un autre qu’à une médiocre distance. Or, par des répétitions fréquentes de pareils sauts dans les individus de ces races, la peau de leurs flancs s’est dilatée de chaque côté en une membrane lâche qui réunit les pattes