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ce qui se passe à cet égard, doit nous montrer qu’il est plus juste de dire :

Que les raisonnemens, et que les déterminations qui sont la suite de jugemens, prennent leur source dans des opérations de l’intelligence ; tandis que l'instinct qui fait exécuter quelqu’action, prend la sienne dans des besoins et des penchans qui émeuvent immédiatement le sentiment intérieur de l’individu, et le font agir sans choix, sans délibération, en un mot, sans que l’intelligence y ait aucune part.

Les actions de certains animaux sont donc quelquefois le produit de déterminations rationnelles, et plus souvent celui d’une force instinctive.

Si l’on donne quelqu’attention aux faits et aux considérations, présentés dans le cours de cet ouvrage, on sentira qu’il y a nécessairement des animaux qui n’ont ni raison, ni instinct, tels que ceux qui sont dépourvus de la faculté de sentir ; qu’il y en a d’autres qui ont de l'instinct, mais qui ne possèdent aucun degré de raison, tels que ceux qui ont un système sensitif, et qui manquent d’organe pour l’intelligence ; enfin, qu’il y en a d’autres, encore, qui ont de l'instinct, plus un degré quelconque de raison, tels que ceux qui possèdent un système pour les sensations, et un autre pour les actes de l’entendement. L'instinct de ces derniers est la source de presque toutes