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cela, qu’il exerce fortement et habituellement son intelligence, et que les circonstances, qui peuvent lui être favorables, y concourent.

D’après ce qui vient d’être exposé, la raison n’étant qu’un degré quelconque dans la rectitude des jugemens, et tout être, doué d’intelligence, pouvant exécuter des jugemens, ceux qui sont dans ce cas, jouissent, conséquemment, d’un degré quelconque de raison.

En effet, si l’on compare les idées et les jugemens de l’animal intelligent, qui est encore jeune et inexpérimenté, aux idées et aux jugemens du même animal, parvenu à l’âge de l’expérience acquise, on verra que la différence qui se trouve entre ces idées et ces jugemens, se montre, dans cet animal, tout aussi clairement que dans l’homme. Une rectification graduelle dans les jugemens, et une clarté croissante dans les idées, remplissent, dans l’un et dans l’autre, l’intervalle qui sépare le temps de leur enfance de celui de leur âge mûr. L’âge de l’expérience et de tous les développemens terminés, se distingue éminemment de celui de l’inexpérience et du peu de développement des facultés, dans cet animal, de même que dans l’homme. De part et d’autre, on reconnoît les mêmes caractères et la même analogie dans les progrès qui peuvent s’acquérir ; il n’y a que du plus ou du moins, selon les espèces.