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des sensations, surtout de la part des objets extérieurs qui affectent nos sens ; bientôt nous acquérons des idées qui se forment en nous à la suite des sensations remarquées ; et bientôt, encore, nous comparons, presque machinalement, les objets remarqués, et nous formons des jugemens.

Mais alors, nouveaux au milieu de tout ce qui nous entoure, dépourvus d’expérience, et abusés par plusieurs de nos sens, nous jugeons mal ; nous nous trompons sur les distances, les formes, les couleurs et la consistance des objets que nous remarquons ; et nous ne saisissons pas les rapports qu’ils ont entr’eux. Il faut que plusieurs de nos sens concourent chacun et successivement à détruire peu à peu nos erreurs et à rectifier les jugemens que nous formons ; enfin, ce n’est qu’à l’aide du temps, de l’expérience, et de l’attention donnée aux objets qui nous affectent, que la rectitude de nos jugemens s’opère par degrés.

La même chose a lieu à l’égard de nos idées complexes, des vérités utiles, et des règles ou préceptes qu’on nous communique. Ce n’est qu’au moyen de beaucoup d’expérience, et de mémoire pour rassembler tous les élémens d’une conséquence, en un mot, qu’au moyen du plus grand exercice de notre entendement, que nos jugemens,