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ne dépend souvent en aucune manière, de causes situées hors de l’organe sensitif. » Hist. des sensations, p. 168.

Cela me paroît très-vrai ; car, tout est ici le résultat du pouvoir du sentiment intérieur de l’individu, ce sentiment pouvant s’émouvoir par une simple idée qui fait naître ce besoin moral qu’on nomme le désir ; et l’on sait que le désir embrasse et porte à exécuter, soit les actions qui exigent le mouvement musculaire, soit celles qui donnent lieu à nos pensées, nos jugemens, nos raisonnemens, nos analises philosophiques, enfin, aux opérations de notre imagination.

Le désir crée la volonté d’agir de l’une ou de l’autre de ces deux manières : or, ce désir, ainsi que la volonté qu’il entraîne, émouvant notre sentiment intérieur, le mettent dans le cas d’envoyer du fluide nerveux, soit dans telle partie du système musculaire, soit dans telle région de l’organe qui produit les actes d’intelligence.

Si Cabanis, dont l’ouvrage sur les Rapports du Physique et du Moral, est un fonds inépuisable d’observations et de considérations intéressantes, eût reconnu la puissance du sentiment intérieur ; si, ayant pressenti le mécanisme des sensations, il n’eût pas confondu la sensibilité physique avec la cause des opérations de l’intelligence ;