nerveux en rapporte alors le résultat à notre sentiment intérieur, et aussitôt ces idées nous redeviennent sensibles : c’est ainsi que s’exécutent les actes de mémoire.
On sent bien que le sentiment intérieur dirigeant le fluide nerveux, dans le mouvement qu’il lui imprime, peut le porter séparément sur une seule de ces idées déjà tracées, comme sur plusieurs d’entr’elles ; et qu’ainsi la mémoire peut rappeler au gré de l’individu, telle idée séparément, ou successivement plusieurs idées.
Il est évident, d’après ce que je viens de dire, que si nos idées, soit simples, soit complexes, n’étoient point tracées et plus ou moins profondément imprimées dans notre organe d’intelligence, nous ne pourrions nous les rappeler, et que conséquemment, la mémoire n’auroit aucune existence.
Un objet nous a frappés : c’est, je suppose, un bel édifice embrasé et consumé, sous nos yeux, par les flammes. Or, quelque temps après nous pouvons nous rappeler parfaitement cet objet sans le voir ; il suffit uniquement pour cela d’un acte de notre pensée.
Que se passe-t-il en nous dans cet acte, si ce n’est que notre sentiment intérieur mettant en mouvement notre fluide nerveux, le dirige dans notre organe d’intelligence, sur les traits que la