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DE LA MÉMOIRE.
Troisième des principales Facultés de l’Intelligence.

La mémoire est une faculté des organes qui concourent à l’intelligence ; le souvenir d’un objet ou d’une pensée quelconque est un acte de cette faculté ; et l’organe de l’entendement est le siége où s’exécute cet acte admirable, dont le fluide nerveux, par ses mouvemens dans cet organe, est le seul agent qui en consomme l’exécution : voilà ce que je me propose de prouver ; mais auparavant considérons l’importance de la faculté dont il s’agit.

On peut dire que la mémoire est la plus importante et la plus nécessaire des facultés intellectuelles ; car, que pourrions-nous faire sans la mémoire ; comment pourvoir à nos divers besoins, si nous ne pouvions nous rappeler les différens objets que nous sommes parvenus à connoître ou à préparer pour y satisfaire ?

Sans la mémoire, l’homme n’auroit aucun genre de connoissance ; toutes les sciences seroient absolument nulles pour lui ; il ne pourroit cultiver aucun art ; il ne sauroit même avoir aucune langue pour communiquer ses idées ; et comme pour penser, pour imaginer même ; il faut, d’une part,