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écarts, dans la première, ne sont qu’un manque de goût et de raison, tandis que ceux qu’elle fait dans les dernières, sont des erreurs ; en sorte que c’est presque toujours l'imagination qui les produit, lorsque l’instruction et la raison ne la guident pas et ne la limitent pas ; et si ces erreurs séduisent, elles font à la science un tort qui est souvent fort difficile à réparer.

Cependant, sans imagination, point de génie ; et sans génie, point de possibilité de faire de découvertes autres que celles des faits, mais toujours sans conséquences satisfaisantes. Or, toute science n’étant qu’un corps de principes et de conséquences, convenablement déduits des faits observés, le génie est absolument nécessaire pour poser ces principes et en tirer ces conséquences ; mais il faut qu’il soit dirigé par un jugement solide, et retenu dans les limites qu’un haut degré de lumières peut seul lui imposer.

Ainsi, quoiqu’il soit vrai que l'imagination est à redouter dans les sciences, elle ne peut l’être cependant que lorsqu’une raison éminente et bien éclairée ne la domine pas ; tandis que, dans le cas contraire, elle constitue alors une des causes essentielles aux progrès des sciences.

Or, le seul moyen de limiter notre imagination, afin que ses écarts ne nuisent point à l’avancement de nos connoissances, c’est de ne lui per-