Page:Lamarck - Philosophie zoologique 2.djvu/416

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tion infinie que ceux que son degré de raison peut lui suggérer.

Je viens de dire que les idées acquises, qui sont les matériaux des actes de l’imagination, sont employées dans ces actes, soit comme modèles, soit comme contrastes.

Effectivement, que l’on considère toutes les idées produites par l’imagination de l’homme ; on verra que les unes, et c’est le plus grand nombre, retrouvent leurs modèles dans les idées simples qu’il a pu se faire à la suite des sensations qu’il a éprouvées, ou dans les idées complexes qu’il s’est faites avec ces idées simples ; et que les autres prennent leur source dans le contraste ou l’opposition des idées simples et des idées complexes qu’il avoit acquises.

L’homme ne pouvant se former aucune idée solide que des objets, ou que d’après des objets qui sont dans la nature ; son intelligence eût été bornée à l’effectuation de ce seul genre d’idées, si elle n’eut eu la faculté de prendre ces mêmes idées ou pour modèle, ou pour contraste, afin de s’en former d’un autre genre.

C’est ainsi que l’homme a pris le contraste ou l’opposé de ses idées simples, acquises par la voie des sensations, ou de ses idées complexes, lorsque s’étant fait une idée du fini, il a imaginé l’infini ; lorsqu’ayant conçu l’idée d’une durée