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La même chose a lieu à l’égard des raisonnemens ; car on sait que plusieurs jugemens qui se déduisent successivement entre des idées comparées, constituent ce qu’on nomme un raisonnement ; or, les raisonnemens n’étant que des séries de conséquences, sont encore des pensées et des actes subséquens de pensées.

Il résulte de tout ceci, que tout être qui ne possède aucune idée, ne sauroit exécuter aucune pensée, aucun jugement, et bien moins encore un raisonnement quelconque.

Méditer, c’est exécuter une suite de pensées ; c’est approfondir par des pensées suivies, soit les rapports entre plusieurs objets considérés, soit les idées différentes qu’on peut obtenir d’un seul objet.

Effectivement, un seul objet peut offrir à un être intelligent une suite d’idées différentes, savoir : celles de sa masse, de sa grandeur, de sa forme, de sa couleur, de sa consistance, etc.

Si l’individu se rend sensibles différentes de ces idées, l’objet n’étant pas présent, on dit qu’il pense à cet objet ; et en effet, il exécute réellement à son égard une ou plusieurs pensées de suite ; mais si l’objet est présent, on dit alors qu’il l’observe, et qu’il l’examine, pour s’en former toutes les idées que sa méthode d’observation et sa capacité d’attention peuvent lui permettre d’en obtenir.

De même que la pensée s’exerce sur des idées