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aucun de nos sens, qu’elles prennent leur source dans plusieurs idées déjà tracées, et qu’enfin, elles sont le produit unique d’un acte de l’entendement, le système sensitif n’y ayant aucune part.

Il y a cette différence entre l’acte de l’entendement qui forme un jugement d’où résulte une idée complexe, et celui qu’on nomme souvenir, ou acte de mémoire, et qui ne consiste qu’à rendre des idées présentes au sentiment intérieur de l’individu ; que, dans le premier, les idées employées servent à une opération qui amène un résultat, c’est-à-dire, une idée nouvelle ; tandis que, dans le second, les idées employées ne servent à aucune opération particulière, ne donnent lieu à aucune idée nouvelle, mais sont simplement rendues sensibles à l’individu.

S’il est vrai que les émotions de notre sentiment intérieur nous donnent la faculté et la puissance d’agir, et qu’elles nous permettent de mettre en mouvement notre fluide nerveux, et de le diriger sur les traits de différentes idées qui sont imprimées sur diverses parties de l’organe qui les a reçues ; il est évident que ce fluide subtil, en passant sur les traits de telle idée, reçoit une modification particulière dans la nature de son agitation. On conçoit de là,