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sations les impressions des objets extérieurs qui affectent nos sens, de même aussi ce fluide subtil est encore l’agent qui transporte du foyer des sensations dans l’organe de l’intelligence, le produit de chaque sensation exécutée, qui y en trace les traits ou qui les y imprime par ses agitations, si l'attention y a préparé cet organe, et qui en rapporte de suite le résultat au sentiment intérieur de l’individu.

Ainsi, pour que les traits ou l’image de l’objet qui a causé la sensation puissent parvenir dans l’organe de l’entendement et être imprimés sur quelque partie de cet organe, il faut, premièrement, que l’acte qu’on nomme attention, prépare l’organe à en recevoir l’impression, ou que ce même acte ouvre la voie qui peut faire arriver le produit de cette sensation à l’organe sur lequel peuvent s’imprimer les traits de l’objet qui y a donné lieu : et pour qu’une idée quelconque puisse parvenir ou être rappelée à la conscience, il faut, à l’aide encore de l’attention, que le fluide nerveux en rapporte les traits au sentiment intérieur de l’individu, ce qui alors lui rend cette idée présente ou sensible[1], et ce qui peut

  1. Sensible ; c’est une expression usitée qui a deux acceptions très-différentes, ou qui désigne des faits de deux genres très-distincts. Dans l’une de ces acceptions, elle exprime l’effet d’une sensation, et ne concerne que le sentiment physiqye ; dans l’autre, au contraire, elle désigne l’effet d’une impression sur le sentiment intérieur, qui prend sa source dans un acte d’intelligence, et n’appartient qu’au sentiment moral.