Page:Lamarck - Philosophie zoologique 2.djvu/379

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

réaction du fluide nerveux qui, après avoir produit la sensation, porte dans l’organe intellectuel l’ébranlement particulier qu’il a reçu de cette sensation, y imprime sur quelque partie les traits caractéristiques de son mouvement, et, enfin, les rend sensibles à l’individu en reportant leur produit à son sentiment intérieur.

Les idées que l’on se forme en voyant, pour la première fois, une fusée volante, en entendant le rugissement d’un lion, et en touchant la pointe d’une aiguille, sont des idées simples.

Or, les impressions que ces objets font sur nos sens, excitent aussitôt dans le fluide des nerfs qui les reçoivent, une agitation qui est particulière à chacune d’elles ; le mouvement se propage jusqu’au foyer des sensations ; tout le système y participe aussitôt ; et la sensation se trouve produite par le mécanisme que j’ai déjà exposé.

Ainsi, dans le même instant, si notre attention en a préparé les voies, le fluide nerveux transporte l’image de l’objet, ou certains de ses traits, dans notre organe d’intelligence ; y imprime cette image ou ces traits sur quelque partie de cet organe ; et l’idée qu’il vient de tracer, est aussitôt rapportée par lui à notre sentiment intérieur.

De même que le fluide nerveux, par ses mouvemens, est l’agent qui porte au foyer des sen-